De la Start-up à… rien

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Créer une entreprise, y croire, puis douter. Se lancer dans l’innovation, bâtir une solution prometteuse, mais se heurter à l’inertie ou à des partenariats qui s’effondrent. Avoir une vision, mais se sentir seule à y croire. Prendre des risques, subir l’échec, hésiter à recommencer. Voilà le parcours que bien des dirigeant(e)s connaissent intimement. C’est aussi celui que j’ai vécu avec AIRS.

AIRS n’est pas née avec des certitudes abstraites sur le monde de l’entreprise. Elle est née d’un désir intime : mettre l’intelligence artificielle au service des dirigeants pour leur permettre de mieux piloter leurs menaces et de prendre des décisions éclairées. Mais entre cette ambition et la réalité, le chemin a été semé d’embûches.

Comprendre les risques, c’est aussi les vivre

Dès ses débuts, AIRS s’est construite sur l’expérience personnelle de sa fondatrice, qui a quitté une position établie pour se former, explorer, créer. L’euphorie des premiers résultats côtoyait déjà la fragilité des partenariats. Un premier projet, avec un grand groupe pharmaceutique, a montré la puissance du NLP pour anticiper des ruptures critiques de la supply chain. Les résultats étaient là, bluffants. Mais les changements de priorités internes, la perte d’un sponsor clé, un contexte post-Covid incertain, ont eu raison du projet. Quelques milliers d’euros facturés pour deux ans de travail – et une équipe à reconstruire.

Le poids du doute et de la solitude

Après cette première expérience, l’énergie a été mobilisée pour un nouveau projet, cette fois dans l’assurance. L’idée était intéressante : automatiser l’analyse de rapports de prévention pour accélérer et fiabiliser le travail des assureurs. Le résultat fut un succès technique : une analyse de 5 minutes contre 2 heures auparavant, avec 90 % de fiabilité. Mais là encore, le partenariat ne me permettait pas de capitaliser sur ses apports. Le savoir-faire, la propriété intellectuelle restait chez l’autre. L’initiative n’a pas pu s’inscrire dans la durée. Le projet aurait pu ouvrir la voie à une offre innovante sur tout le marché… l’absence de confiance, de vision commune ont eu raison de notre collaboration.

Créer, encore… mais à quel prix ?

La troisième tentative fut celle de l’autonomie. Créer sa propre plateforme, montrer ce qu’AIRS avait déjà su faire, redevenir maître du jeu. Un nouveau partenaire technique, des contacts prometteurs, des discussions avec des clients potentiels… mais toujours la même équation : avancer seul(e), décider seul(e), financer seul(e). L’isolement du dirigeant n’est pas une idée abstraite, c’est une épreuve vécue, jour après jour.

Rebondir, repartir, en faire une histoire

Derrière cette expérience, il y a des milliers d’heures passées à bâtir une innovation viable qui réponde à un besoin, à challenger ses propres convictions, ses décisions techniques, à convaincre des futurs clients du bienfondé de l’achat de notre solution. La capacité à écouter, à s’adapter aux terrains, à discerner l’essentiel de l’accessoire se sont renforcés, se sont transformés pour bâtir une nouvelle histoire.

Peut-être qu’un jour l’envie me reprendra de créer une nouvelle start-up, d’ici là, AIRS se met au service des dirigeants qui ont besoin d’oxygène, d’un partage stratégique voir prospectif avec un pair, mais aussi auprès de la gouvernance qui souhaite se renforcer, être plus efficace, ou encore – soyons-fous – se remettre en question.

 

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